- suprgrafik
- 24 mars
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Dernière mise à jour : 25 mars
Malá vánoční povídka (Une petite histoire de Noël) de Ludvík Aškenazy, illustré par Hana Štěpánová, éditions SNDK 1966.

Je ne trouve que très peu d’informations sur Hana Štěpánová. Ce que je peux confirmer, c’est qu’elle est née en 1934 et qu’elle était l’épouse de Bohumil Štěpán, un illustrateur et collagiste dont j’ai déjà parlé dans un précédent post. Je suis profondément attristé de découvrir si tard son travail, et de réaliser que sa reconnaissance semble encore trop limitée.
En 2019, j’ai eu la chance de la rencontrer à la galerie L’Atelier d’Artiste, située dans le 6ᵉ arrondissement de Paris, à l’occasion d’une exposition consacrée aux collages de son mari. Nous avons discuté un moment, mais, ne connaissant pas encore son œuvre, je n’ai évoqué que les réalisations de Bohumil Štěpán. Quelle tristesse, rétrospectivement, de savoir que j’ai échangé avec une artiste aussi talentueuse sans pouvoir lui parler de son propre travail !
Hana Štěpánová est restée dans l’ombre de son mari, bien que son talent mérite une reconnaissance à part entière. Elle a souvent collaboré au graphisme des ouvrages de Bohumil Štěpán, mais elle était également une collagiste accomplie et a réaliséen Tchécoslovaquie les illustrations de six livres pour enfants entre 1964 et 1969. Ces ouvrages portent la marque d’un style unique et poétique, où se mêlent modernité et une certaine nostalgie propre à l’époque.
Il est probable que la fuite du couple Štěpán en Allemagne, suite aux répressions du Printemps de Prague en 1968, ait contribué à limiter la diffusion de son travail. Pourtant, ses créations méritent d’être redécouvertes.
Parmi ses réalisations, on peut citer Malá vánoční povídka de Ludvík Aškenazy, publié par les éditions SNDK en 1966. Ce livre raconte une histoire touchante et burlesque où l’on suit Jakub, un enfant perdu, accompagné d’une carpe qui parle, d’un sapin de Noël, et même d’un diable. Le récit mêle des éléments absurdes et fantaisistes, tout en offrant une réflexion désuète mais sincère sur l’esprit de Noël.
Les illustrations de Štěpánová renforcent cet aspect intemporel et enchanteur. Avec un jeu de traits réalisés au feutre, elle met en avant uniquement les personnages principaux. Les figures fantasques et mythiques sont habilement représentées par des aplats de couleurs vives, qui évoquent peut-être des collages. Cette approche confère à l'ensemble un caractère visuel très distinctif, ajoutant une dimension onirique qui s’harmonise délicieusement avec l’esprit de l’histoire.
Les pages de garde, quant à elles, viennent sublimer l’expérience de lecture. Elles amorcent et concluent l’histoire avec un sens du détail plein de charme. L’histoire débute par une scène touchante où des parents, empreints de tristesse, pleurent la disparition de leur enfant. Elle se conclut, en écho, sur une image empreinte de joie, où les mêmes parents retrouvent leur enfant, réunis dans une scène heureuse et chaleureuse. Ces pages de garde ne se contentent pas d’encadrer l’histoire : elles en amplifient la résonance émotionnelle, offrant un cadre narratif aussi subtil que poignant.
Redécouvrir Hana Štěpánová pour rendre hommage à une illustratrice de talent dont l’œuvre mérite de sortir de l’ombre de son célèbre époux. Je pars à la recherche d’informations et des 5 autres livres et je reviendrai vers vous.














